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La vague d’attentats terroristes qui a frappé la France en 2015 semble avoir incité un nombre croissant d’étudiants vers le bac professionnel « métiers de la sécurité ». La majorité d’entre eux souhaitent toutefois se mettre au service l’État avant d’envisager une carrière dans le secteur privé.

Les étudiants en métiers de la sécurité rêvent d’une carrière au service de l’État

Les formations en sécurité se sont développées en France dans un contexte de hausse de la demande de la main-d’œuvre et des besoins de qualification dans le domaine. Cette spécialité est aujourd’hui disponible dans une centaine de lycées à travers le territoire. Et selon les directeurs des établissements qui proposent cette filière, il s’agit d’un choix réfléchi pour ceux qui s’y inscrivent. D’ailleurs, ceux-ci sont pour la plupart des passionnés qui sont déjà actifs dans l’univers de la protection civile, entre autres chez les sapeurs-pompiers.

Pour ces jeunes, la carrière rêvée se déroule au sein des forces de l’ordre civiles et militaires, chez les pompiers, ou dans les sociétés de sécurité privée. Le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale attire tout particulièrement, mais rares sont ceux qui pourront intégrer cette unité.

Plus largement, selon Olivier Duran, directeur de la communication du syndicat national des entreprises de sécurité (Snes), les possibilités d’embauche dans la sécurité publique sont limitées. Et dans les entreprises de sécurité privée, la faiblesse des salaires et le manque de perspectives découragent souvent les jeunes à devenir agent de sécurité et entraînent un turnover important.

Ils espèrent néanmoins qu’à terme, la progression de la technicité avec un rôle plus important du matériel électronique de surveillance (scanner, caméras embarquées, drones) rende le métier plus attractif.

Le secteur de la sécurité privée peine à séduire les jeunes

Mais pour l’heure, les clients recherchent surtout des prestations basiques assurées par des agents de sécurité en Île-de-France et dans le reste du pays. En moyenne, la rémunération mensuelle brute de ces hommes de terrain ne dépasse pas 1700 euros. Et il est tout aussi complexe de relever les qualifications que les salaires alors que les acteurs du marché se livrent une véritable guerre des prix.

Or, des cadres intermédiaires deviennent indispensables pour encadrer les équipes. Dans cet objectif, et pour pallier l’insuffisance de l’offre de formation diplômante de niveau bac + 2, un BTS dédié sera ouvert en 2020.

La mesure s’inscrit dans la démarche de professionnalisation de la filière et la lutte contre le travail illégal.Pour Danièle Meslier, présidente de l’Association nationale des métiers de la sécurité (ANDMS), les efforts déployés jusqu’ici ne suffisent pas. Elle plébiscite davantage d’inspections et une implication plus active des grosses sociétés et des collectivités locales.