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La vague d’attaques terroristes de novembre 2015 a conduit à un rapprochement entre forces de l’ordre et professionnels de la sécurité privée. Depuis le 1er janvier 2018, un plus grand nombre d’agents de ces prestataires privés seront dotés d’une arme dans l’exercice de leurs fonctions.

Rapprochement public-privé depuis les attentats de 2015

Les attentats qui ont frappé l’Hexagone ont indéniablement accéléré le changement des mentalités. Les Français semblent accepter de mieux en mieux le recours aux entreprises de sécurité privée à Paris et en province pour faire face aux menaces croissantes. Selon une récente étude Odoxa, 68 % d’entre eux accepteraient de faire appel à de tels prestataires pour certaines missions spécifiques.

De leur côté, les autorités ont considéré avec le plus grand sérieux la possibilité d’armer un plus grand nombre des 160 000 de ces professionnels qui œuvrent à la protection des citoyens, des biens, et des infrastructures à travers le territoire. Pour rappel, ce droit est déjà acquis depuis 1983 par les convoyeurs de fonds et certaines catégories d’agents de surveillance.

Nouvelle certification pour les sociétés de sécurité privée

Avec le renforcement de la collaboration public-privé ces dernières années, un nouveau statut d’« agent de sécurité armé » a été introduit dans la loi sur la sécurité publique du 27 février 2017. Celle-ci est entrée en vigueur au 1er janvier dernier.

Dans le même temps, une nouvelle norme internationale ISO 18788 apparaît pour améliorer le management des opérations de sécurité. Deux sociétés devraient prochainement obtenir leur certification, et trois autres ont engagé le processus.

Attributions grandissantes des agents privés

Dans un objectif de « sécurité renforcée », les agents de sécurité privée en armes seront certainement amenés à jouer un rôle plus important, même s’ils ne vont pas se substituer aux militaires et policiers. En effet, le contexte et le manque de ressources contraignent les pouvoirs publics à sous-traiter certaines tâches comme la garde statique autour de sites sensibles.

Par ailleurs, il y a la dimension économique à prendre en compte. Sur le marché mondial de la sécurité, les opérateurs français sont à la peine en matière de compétitivité par rapport à leurs homologues anglo-saxons, en particulier les Britanniques, qui privilégient les dispositifs de sécurité privée. La norme vise, par un modèle public/privé, à donner aux acteurs hexagonaux la possibilité de rester dans la course.