Skip to main content

Banques, finances, voyages, hébergement, musique, immobilier… Aucun secteur ne semble échapper à « l’ubérisation ». Désormais, c’est au tour de la sécurité privée de subir le même sort avec l’émergence de nouvelles start-ups révolutionnaires.

La sécurité privée : un marché en plein essor

En France, le secteur de la sécurité privée regroupe différentes activités :

  • Sécurité électronique : contrôle d’accès, télésurveillance, vidéosurveillance, etc.
  • Surveillance humaine ;
  • Cybersécurité ;
  • Sécurité intérieure de l’État ;
  • Transport de fonds ;
  • Sécurité incendie ;
  • Protection des salariés au travail.

La sécurité privée en quelques chiffres clés, c’est :

  • 170 000 emplois ;
  • 20 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2014.
  • Une croissance 3 à 4 fois plus vite que le reste de l’économie au cours des 20 dernières années.

Longtemps, le recours aux sociétés de sécurité privée était l’apanage seul de quelques habitués (entreprises stratégiques nécessitant une sécurisation accrue de leurs sites). Mais face à la menace terroriste et la nécessité de renforcer la protection des grands événements, de plus en plus d’entreprises font désormais appel à ces prestataires.

Les technologies au service de la sécurité

Face à ces nouveaux enjeux, le secteur de la sécurité doit se réinventer. Pour certains observateurs, qui prennent l’exemple de l’outil d’alerte Safety Check de Facebook, le numérique constitue la meilleure réponse. En effet, lors des attentats du 13 novembre à Paris, les victimes ont pu compter sur la réactivité des réseaux sociaux pour :

  • Se déclarer « en sécurité » ;
  • Se mettre à l’abri ;
  • Trouver des informations sur leurs proches.

Ce qui a mis en lumière les lacunes des dispositifs d’aide et d’information de l’État.

Ainsi, le fondateur du site Comment ça marche lance l’idée de créer un fonds gouvernemental pour soutenir les start-ups engagées dans la lutte anti-terroriste.

L’objectif est de faire travailler ensemble entreprises de sécurité privée, citoyens, géants du web et autorités publiques. Et de parvenir à un modèle coopératif où l’État n’aura plus la main mise sur la sécurité, mais où chacun aura sa part de responsabilité.

Une « ubérisation » qui inquiète les professionnels du secteur

Mais cette révolution ne fait pas que des heureux. Les entreprises traditionnelles ne cachent pas d’ailleurs pas leur inquiétude face à la digitalisation de la sécurité privée.

Elles ont raison d’avoir des craintes, car il suffit de voir comment les objets connectés ont ringardisé leur activité. Grâce à ses appareils sophistiqués, dotés de multitudes de capteurs et reliés à Internet pour alerter l’utilisateur en cas d’intrusion, n’importe qui peut désormais surveiller sa maison sans passer par les services d’une société de gardiennage.

Ces start-ups qui entendent ubériser le secteur de la sécurité privée sont déjà à pied d’œuvre. C’est par exemple le cas de Guarding, qui est une plate-forme de mise en relation entre les utilisateurs et les sociétés de sécurité. La jeune pousse ambitionne de faciliter la recherche d’un prestataire, et de créer ainsi une relation « gagnant-gagnant ».

Bien entendu, comme dans tous scénarii d’ubérisation, la mutation en cours va poser de réelles questions autour de la régulation de ces nouvelles pratiques.

Le marché de la sécurité privée ne fait pas exception et devra faire l’objet de séries d’analyses sur son système d’information, son économie ou encore sa règlementation.