Skip to main content

Le manque d’effectifs du côté des forces de l’ordre contraint les pouvoirs publics à solliciter une plus grande coopération avec les entreprises de sécurité privées. C’est l’occasion pour ces dernières de réclamer une augmentation des pouvoirs accordés à leurs agents.

 

Difficile régulation d’un secteur hétérogène

Face à l’ampleur de la menace qui pèse sur le pays, agents de sécurité, militaires et fonctionnaires de police travaillent aujourd’hui de concert. À l’occasion des assises de la sécurité privée, le ministre de l’Intérieur lui-même a plaidé en faveur d’une coopération accrue entre deux univers en opposition depuis des décennies.

Les réformes promises en matière de champ d’intervention, de conditions d’exercice, de formation et de coordination s’annoncent difficiles sur un secteur disparate. Alors qu’il compte 3600 entreprises et 6000 artisans et auto-entrepreneurs, 75 % de son chiffre d’affaires global provient de 240 gros acteurs. Pour la plupart des autres, la marge ne dépasse pas 1 % et le taux de sociétés défaillantes explose. Quant au métier d’agent de sécurité, il est risqué, mal payé, pénalisé par un encadrement intermédiaire inexistant, causant un turnover de 70 %.

Depuis 2011, le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps) travaille sur la régulation de la profession et la mise en cohérence de la coordination des missions pour chaque catégorie.

Nouveaux enjeux pour répondre à des besoins de sécurisation accrus

Les expériences de coopération structurée et d’échanges d’expérience entre les agents de la Police Nationale et les agents de sécurité privée ont commencé, avec par exemple l’opération Vigie à la Défense.

Mais des questions majeures demeurent comme l’armement de certains agents de sécurité. Bien que réclamant une plus grande reconnaissance, une législation sociale assouplie et une meilleure protection pour les agents, les entreprises du secteur redoutent la responsabilité de ces agents armés. Ils pourraient être cantonnés aux sites particulièrement exposés et uniquement à des professionnels triés sur le volet ayant le statut d’agent de surveillance renforcée (ASR) recommandé par le Cnaps.

Autre point sensible, celui des prix, les entreprises privées souhaitant que l’État et les collectivités locales rémunèrent leurs services à leur juste valeur, sur un marché où les contrats publics pèsent 30 %. Un des objectifs, en plus d’améliorer la situation des petites sociétés privées, est de créer une école nationale de formation à ces métiers. Car la demande existe, reste à rendre le métier plus attractif pour les précieuses ressources nécessaires.