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La sécurité est une préoccupation majeure pour les autorités françaises avec la vague d’attentats terroristes qui ont frappé le pays ces dernières années, sans compter les incivilités et actes violents du quotidien, et plus récemment, les manifestations liées au mouvement des Gilets jaunes. Dans ce contexte, l’intelligence artificielle (IA) pourrait apporter des solutions, raison pour laquelle le gouvernement prévoit d’y investir un milliard d’euros.

Une source de gain de temps et d’efficacité pour les enquêteurs

  • L’intelligence artificielle englobe de nombreux outils qui donnent aux machines la capacité de résoudre des problèmes très complexes.
  • Le Big data permet de traiter une énorme quantité de données et d’exploiter les informations qu’elles contiennent pour des analyses prédictives.
  • Quant au machine learning, il améliore constamment les performances de l’ordinateur grâce à un apprentissage continu.

Dans le domaine de la sûreté, ces technologies jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre de solutions de prévention plus efficaces contre tous les types d’actes de malveillances en soutien aux services de sécurité en Île-de-France et ailleurs.

Par exemple, les systèmes de vidéosurveillance sont de plus en plus répandus. Mais lorsqu’un délit ou un crime est commis, les enquêteurs doivent visionner un gros volume d’images à la recherche d’indices et des coupables. L’IA facilite et accélère cette tâche chronophage en analysant très rapidement les données disponibles, allant jusqu’à afficher le profil des suspects. L’investigation est plus rapide, et les chances d’appréhender plus rapidement les malfaiteurs augmentent.

Un outil d’aide à la prévention fiable et performant

Plus important encore, la VSI (Vidéosurveillance Intelligente) représente un dispositif de prévention particulièrement performant en alertant les unités concernées si elle détecte une anomalie, ce qui permet une intervention en amont des forces de l’ordre ou des sociétés de sécurité privée.

D’une part, en utilisant l’identification biométrique (reconnaissance faciale notamment), elle repère un ou plusieurs individus déjà répertoriés, étudie leur comportement, analyse leur parcours et anticipe une action répréhensible.

Plus largement, même lorsque tous les individus sont inconnus, la VSI est en mesure d’analyser les attroupements, et en collectant et modélisant les informations, de détecter d’éventuelles situations dangereuses. Même lorsque les auteurs d’un acte malveillant sont cagoulés, l’association des données avec des signes distinctifs connus donne des résultats probants.

Opérationnelle 24 heures sur 24 toute l’année, l’IA contribue à éviter ou réduire les dégâts matériels et humains, et à rassurer les citoyens, surtout dans les lieux publics. Aux équipements techniques s’ajoutent les compétences humaines des experts de la sécurité, qui restent indispensables.

Encore des oppositions au développement de la VSI

Malgré ses atouts indéniables, l’utilisation de l’IA est confrontée à plusieurs obstacles. Alors que le Conseil de l’Europe a mis place une charte éthique spécifique destinée à aider les membres du système judiciaire à élucider des affaires ou prendre des décisions, des risques existent. En effet, le non-respect des droits de l’homme ou de la confidentialité des informations à caractère personnel, le vice de procédure peut être invoqué.

La commission nationale informatique et libertés (CNIL) a par ailleurs interdit la poursuite des expérimentions de l’application Reporty, qui permet aux citoyens de partager en temps réel avec la police des vidéos d’actes délictueux ou menaçant la vie d’autrui en cours dans les lieux publics. En dépit du potentiel d’un tel outil pour augmenter la vigilance de tout un chacun et faciliter les échanges avec les forces de l’ordre, la CNIL met en avant le vide juridique concernant les technologies de reconnaissance faciale face à l’obligation de respect de la vie privée des personnes.