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Le rapport public annuel 2018 de la Cour des comptes comporte une partie intitulée « Les activités privées de sécurité : une contribution croissante à la sécurité publique, une régulation insuffisante ». Le SNES et l’USP, les deux principales organisations professionnelles représentatives de la sécurité privée, ont réagi à cette analyse inédite qui montre l’intérêt croissant de l’État pour ce secteur, partenaire stratégique des forces de l’ordre.

Priorité à la professionnalisation du secteur

La forte concurrence qui règne dans le secteur pèse sur les prix. Or, avec des marges de l’ordre de 1 %, les entreprises de sécurité privée ne disposent pas de ressources nécessaires à une amélioration significative des prestations fournies.

Le rapport indique notamment que la décision des acheteurs publics d’opter pour les sociétés les moins-disantes contribue à cette moindre qualité de l’offre. Le SNES et l’USP espèrent que ce rapport de la Cour des comptes aboutira à la responsabilisation des donneurs d’ordre publics comme privés pour qu’ils considèrent également l’aspect qualitatif dans leurs appels d’offres.

Par ailleurs, depuis la création du CNAPS en 2012, la différence entre la taxe correspondante payée par les entreprises et ses coûts de fonctionnement a atteint 56 millions d’euros, qui pourraient contribuer au financement et à la modernisation des formations.

Par ailleurs, les entreprises souhaitent élargir les perspectives de carrière proposées aux agents de sécurité privée et développer des postes de management intermédiaire. Mais cette professionnalisation du secteur entraînera nécessairement une hausse des coûts, alors que la guerre des prix fait rage.

Nécessaire renforcement de l’encadrement du secteur

Le rapport pointe également du doigt les insuffisances dans l’encadrement de la profession. Pourtant, celle-ci collabore déjà avec le CNAPS en faveur d’une plus grande fiabilité. L’accès au métier fait l’objet d’un contrôle strict et les cartes professionnelles sont davantage sécurisées pour éviter les fraudes et donner la garantie de services sérieux. Les entreprises plébiscitent d’ailleurs plus de rigueur, voire la publication des sanctions infligées par le CNAPS, comme le recommandent cet organe de régulation et le Ministère de l’Intérieur.

Enfin, le SNES et l’USP renouvellent leur engagement aux côtés du CNAPS pour assainir, moraliser et réguler le marché. En six années d’activité, malgré la volonté des pouvoirs publics de le mettre sous tutelle, le CNAPS a fait ses preuves.Grâce à un dialogue équilibré et une coopération entre les acteurs du secteur, il a contribué à une réelle évolution.

Si d’importants progrès ont été accomplis, des défis restent à relever. À ce titre, la mise en œuvre d’un Plan de modernisation et de structuration de la filière s’impose. En consolidant le partenariat entre les forces publiques et la sécurité privée, il profite à tous, citoyens, entreprises, institutions…