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Vous n’y avez sans doute pas échappé, en faisant vos courses dans les centres commerciaux ou les grands magasins, la sécurité a été renforcée et des agents de sécurité vous demandent systématiquement d’ouvrir votre sac ou vos bagages. Avec la menace terroriste et l’état d’urgence qui se prolongent, les français sont soumis à des contrôles toujours plus fréquents. Mais qu’en est-il de la législation concernant les fouilles et autres contrôles dans les lieux publics?

Fouilles et palpations

Ces fouilles de bagages et palpations qui font l’objet d’un arrêté préfectoral, peuvent être pratiquées par des agents de sécurité (vigiles, stadiers, contrôleurs SNCF, etc…). Toutefois, même en période d’état d’urgence, ces palpations ne doivent pas se transformer en fouilles au corps.

Les palpations de sécurité ont pour objectif de rechercher tous types d’objets dangereux pour la sécurité des biens et des personnes. Ces recherches extérieures qui se pratiquent au-dessus des vêtements sont régies par les règles suivantes :

  • Elles sont ordonnées par le préfet, s’il estime qu’il y a un risque pour la sécurité publique. C’est le cas à l’heure actuelle, avec la mise en place du plan Vigipirate alerte attentat.
  • La personne palpée doit donner son accord, même si c’est souvent implicite.
  • La palpation ne peut se faire que par un agent de sécurité du même sexe que la personne qui en est l’objet.

La fouille au corps est strictement réservée aux  officiers de police judiciaire (OPJ) et se réaliser dans un local isolé. Là encore la personne peut refuser d’obtempérer et dans ce cas, l’OPJ doit en informer le procureur de la République.

Fouilles visuelles des sacs

La fouille que les agents de sécurité vous demandent à l’entrée des magasins, consiste en une inspection visuelle de votre sac. Pour procéder à une fouille plus en profondeur, la personne doit donner son consentement.

Les textes de loi qui autorisent les agents de sécurité à procéder à des inspections visuelles des sacs (fouilles) et aux palpations sont codifiés aux articles L613-2 et L613-3 du code de la sécurité intérieure. En mars dernier, la loi n° 2016-339 du 22 mars 2016 relative à la prévention et à la lutte contre les incivilités, contre les atteintes à la sécurité publique et contre les actes terroristes dans les transports collectifs de voyageurs, a été publiée, le 23 mars dernier. Elle vient apporter quelques modifications au Livre VI du Code de sécurité intérieure (CSI) sur un point précis:

– modification de l’alinea 1er de l’article L613-2 et L613-3 du CSI relatif à la partie contrôle et la fouille de sacs :

« Les personnes physiques exerçant l’activité mentionnée au 1° de l’article L. 611-1 peuvent procéder à l’inspection visuelle des bagages à main et, avec le consentement de leur propriétaire, à leur fouille. »

« Elles peuvent procéder à l’inspection visuelle des bagages à main et, avec le consentement de leur propriétaire, à leur fouille. »

Cette modification élargit l’action d’inspection visuelle des bagages à main à l’ensemble des bagages, des agents de sécurité dans le cadre de leurs missions (centre commerciaux, sites sensibles, etc…). Ce changement peut paraître anodin, mais il permet aux agents de sécurité de ne plus seulement inspecter les sacs à main, mais dorénavant également toute sortes de bagages (sac à main, sac à dos, valises, etc…). Cette modification a également été apportée à l’article L.613-3 du CSI pour les enceintes rassemblant plus de 300 spectateurs et s’applique aux membres du service d’ordre affecté par l’organisateur.

Les prérogatives des agents de sécurité encore très limités

Même avec l’instauration de l’état d’urgence, les prérogatives des agents de sécurité privée demeurent très encadrées. En dehors des enceintes privées, comme les stades ou les salles de spectacle, les vigiles n’ont donc aucun droit de procéder à une fouille plus poussée ou à des palpations. Ils sont là essentiellement pour rassurer la population et mener une action de prévention, voire de dissuasion. Mais il est à noter que dans le cadre du plan Vigipirate, une personne qui refuserait ce contrôle peut se voir interdire l’accès au site. En un an, 10 000 postes ont tout de même été créées dans le secteur de la sécurité privée.